Lavinia est diplômée de la faculté des langues et littératures étrangères, avec une spécialisation en langues roumaines. Elle a été soutenue et encouragée à poursuivre ses études, notamment par son père, qui a insisté pour que Lavinia et ses frères et sœurs aillent à l’université et démontrent ainsi par leur exemple que les jeunes Roms peuvent réussir leur scolarité et se développer professionnellement.
Elle vient d’une famille traditionnelle, qui préserve certaines des traditions et coutumes des Roms, y compris la langue maternelle rom. Dans ses relations avec ses collègues de dortoir pendant le collège, il lui était difficile d’admettre qu’elle venait d’une famille rom, craignant d’être rejetée et marginalisée. Finalement, lorsqu’elle a partagé son histoire avec ses collègues, ils ont été réticents pendant un certain temps, prenant le temps de se rapprocher et d’établir une relation.
Lavinia est également diplômée de la faculté de travail social et a travaillé comme médiatrice scolaire. Au cours des deux premiers mois, elle a voulu abandonner à cause des relations conflictuelles avec la direction de l’école et aussi à cause d’un des enseignants qui faisait toujours des remarques négatives sur les élèves roms. Elle a dû intervenir et jouer le rôle de médiateur dans la relation entre les élèves roms et l’enseignant. Un facteur important était que Lavinia venait d’une famille rom ayant des valeurs et des principes communs à ceux de ses élèves, elle a donc rapidement réussi à établir une relation avec eux, à les comprendre de l’intérieur et a pu trouver des solutions pour remédier à la relation des élèves avec l’enseignant. Même les parents des enfants se sont attachés à Lavinia, venant la voir pour discuter d’aspects de leur vie personnelle, comme leur situation financière ou les problèmes de logement, qui étaient directement liés aux progrès des enfants à l’école.
Elle a participé à des événements et à des manifestations pour la défense des droits des Roms, notamment parce qu’elle a compris qu’il était important que quelqu’un au sein de la communauté rom réagisse sur ce sujet. Elle pense également qu’il y a une responsabilité, notamment pour les étudiants et les jeunes Roms qui ont la possibilité d’intervenir.
Lavinia a ressenti un fort besoin d’un mentor, d’une personne, même un étudiant plus âgé, ou d’un enseignant pour représenter et défendre leurs intérêts. En même temps, Lavinia souligne l’importance de l’aspect ethnique dans cette relation, ayant l’opinion qu’un mentor rom serait capable de mieux les comprendre et de trouver des solutions plus faciles en accord avec leurs besoins.
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