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Médecin, professeur d’histoire, étudiant en médecin, comédienne, travailleur dans le bâtiment, couturière… Ces métiers sont exercés par des personnes roms en Bulgarie, Roumanie, France et Allemagne. Certaines de ces professions ne correspondent pas aux stéréotypes et visions stigmatisantes vis-à-vis des Roms. Dans chacun entretiens vidéo du projet ECRI, ces femmes et ces hommes racontent ce qui leur a permis, malgré tous les empêchements, d’accéder à ces métiers ou à certaines conditions de vie favorables.
Alina Serban
Avant de monter les marches du festival de Cannes en 2018 pour son rôle dans Seule à mon mariage, Alina Serban, née en 1987, a eu plusieurs vies. Ses parents ont perdu leur maison et sa mère a été emprisonnée alors qu’elle avait huit ans. Elle a ensuite grandi dans une pension qui lui a permis de faire ensuite des études à l’université, puis à l’université de New York et à l’Académie royale d’art dramatique à Londres. Elle est aujourd’hui écrivaine, metteuse en scène, comédienne, elle dit raconter son histoire pour lutter contre le racisme et les discriminations envers les Roms. Elle est l’une des comédiennes roms les plus connues d’Europe.
Vesko et Zlatka
Vesko et Zlatka vivent à Bordeaux depuis 2012, ils ont deux enfants. Ils ont rejoint dans cette ville le père de Vesko qui y habitait depuis 2003. En Bulgarie, Vesko a travaillé dans le bâtiment dès l’âge de 15 ans, il est maintenant spécialisé en enduits de façade. Ils ont refusé de vivre en squat et sont parvenus à trouver un logement par une connaissance. Tous deux racontent les raisons de leur venue, leurs conditions de vie et leurs ambitions pour plus tard.
Zaprya Hristev
Zapryan vit dans un petit village près de Plovdiv dont il a été maire. Son rêve d’enfant était d’être médecin mais il est finalement, par choix, devenu professeur de biologie et de chimie après ses études universitaires. Ses parents étaient pauvres mais ils l’ont toujours soutenu durant ses études qu’il a financées en travaillant et en étant aidé par l’organisation Soros Open Society. Zapryan, que nous rencontrons dans la plus grand quartier rom d’Europe, Stolipinovo, raconte ce qui a été déterminant dans son parcours.
Sasho Chrikov
Sasho a 21 ans, il vit à Plovdiv et poursuit des études en médecine dentaire. Son rêve est de faire une spécialisation au Canada ou aux États-Unis et de s’installer dans l’un de ces pays. Il parle sans concession des jeunes du quartier qui ne pensent qu’au mariage, aux voitures et à la frime. A titre personnel, il ne voit d’autre solution que de quitter son pays où un Rom ne peut avoir une vie digne telle qu’il la souhaite. Nous le rencontrons à Stolipinovo, dans les locaux de l’Association Youth Club Roma Stolipinovo dirigée par Asen Karagyozov qui le soutient.
Corina Taba
Corina est médecin oncologue à l’hôpital public de la ville où elle est née, Ploiesti. Elle dit être de famille mixte, seul son père est rom. Ses parents ont dû bravé les interdits dans leurs familles et leurs entourages sociaux pour se marier. Corina dit avoir pris conscience tardivement de son identité rom qu’elle revendique maintenant pour des raisons d’émancipation politique collective. Elle voulait être médecin depuis l’enfance, elle revient sur les raisons personnelles et les soutiens qui lui ont permis d’y parvenir. Nous rencontrons Corina dans les locaux de la Roma Education Fund à Bucarest.
Roxanna-Lorraine WIIT
Roxanna, Sinti née en Allemagne, dirige depuis Dortmund l’organisation Safe space qui promeut l’inclusion, l’intersectionnalité et l’empowerment des Sinti (ou Sinté) et des Roms. Les Sinti partagent une origine indienne avec les Roms mais ils sont venus en Europe de l’Ouest au Moyen-Age. Les Sinti on été déportés par le régime nazi dans des camps de concentration et d’extermination, tout comme les Roms. Une majorité d’entre eux n’a pas survécu. Une partie de famille de Roxanna a elle aussi été victime du génocide. Ce traumatisme est pour elle essentiel dans la compréhension de la période contemporaine marquée par de multiples discriminations.