Ionut est diplômé de la Faculté des langues et littératures étrangères, avec une spécialisation en roumain. Il voulait vraiment devenir enseignant, inspiré par son institutrice de l’école primaire, qu’il admirait et considérait comme un mentor. Cependant, cela n’a pas été facile pour lui, étant souvent découragé par ses collègues et même par d’autres enseignants. Mais il s’est battu pour son rêve et enseigne désormais la langue romani dans une école où les élèves roms sont majoritaires.
Ses parents l’ont soutenu pour qu’il aille à l’université et ils sont maintenant très fiers de ses réalisations. La communauté rom était également proche de lui, elle l’a soutenu et admiré, étant maintenant un exemple et une source d’inspiration pour les jeunes générations.
Au lycée, il était dans une classe ségréguée, ce qui l’a affecté dans sa relation avec la majorité des élèves et même plus tard au lycée, lorsqu’il lui a été difficile de s’intégrer. Ici, nous pouvons voir à nouveau l’importance de la déségrégation des classes et de leur équilibrage afin que les différents groupes interagissent et se rapprochent dès le plus jeune âge.
Ionut s’est également senti discriminé au collège, dès le début, lorsque ses collègues ont découvert qu’il avait occupé l’une des places spéciales réservées à la minorité rom. À partir de cette réaction, nous nous rendons compte que les jeunes générations ne réalisent pas l’importance des mesures positives pour les Roms, en raison d’un grand fossé historique et social, dans lequel l’esclavage des Roms et l’Holocauste jouent un rôle important.
La discrimination s’étend à la relation avec les enseignants, avec le sentiment qu’un certain nombre d’élèves roms étaient méprisés et désavantagés en classe et aux examens. Malheureusement, ils n’avaient pas de mentor pour les soutenir et les guider, et au final, ils ne pouvaient pas se faire justice eux-mêmes, restant rejetés et traités avec infériorité.
En ce qui concerne les relations avec ses collègues, il s’est rapproché de ses collègues roms, avec lesquels il avait l’impression de pouvoir partager des valeurs communes, et moins des autres collègues de la faculté, qu’il avait l’impression de considérer avec supériorité.
Ionut est également très actif dans la vie extrascolaire, participant à plusieurs manifestations contre les injustices dont sont victimes les Roms, étant présent même en ligne, où il poste des vidéos sur l’histoire et les traditions des Roms, sur la langue romani, ou sur l’importance de faire la distinction entre les mots Roms et Gitans, ou encore sur la raison pour laquelle nous devons utiliser le terme Roms et non l’autre.
Cependant, Ionut a aussi connu une période où il ne se sentait pas bien dans sa peau et où il n’était pas facile pour lui d’assumer son identité, il avait honte et peur, il était confus et ne savait pas comment gérer toute cette situation. Mais depuis qu’il a étudié la langue romani, l’histoire et la culture des Roms, il sent que son estime de soi a augmenté et il le voit très clairement à travers son désir de dire à tout le monde qu’il est Rom et que c’est merveilleux d’être Rom et de s’identifier à une série de valeurs préservées depuis de nombreuses générations. De cette façon, Ionuț parvient à reconstruire son identité ethnique et à découvrir son propre potentiel.
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