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Katarina Taikon

Écrivain (1932- 1995)

 

 

 

 

𝐊𝐚𝐭𝐚𝐫𝐢𝐧𝐚 𝐓𝐚𝐢𝐤𝐨𝐧 est née le 29 juillet 1932, à Almby (Suède), dans une famille de Roms Căldărari (fabricants de chaudrons). Sans aucun doute, Katarina Taikon est un nom important dans l’histoire de la littérature suédoise en publiant, en 1970, une série autobiographique de 13 livres pour enfants, « Katitzi », l’histoire de la fille rom Katitzi devenant l’une des histoires les plus célèbres et les plus aimées en Suède. Depuis lors, les volumes ont été traduits dans diverses langues à travers le monde, bénéficiant d’une série de projections.

Katarina Taikon sera confrontée à une marginalisation et un rejet dramatiques dès son enfance, les droits des Roms n’étant pas reconnus à l’époque, ce qui l’empêchera d’aller à l’école. Elle n’apprend à lire et à écrire qu’à l’âge de l’adolescence, déterminée à lutter contre la discrimination et à établir un dialogue avec les autorités suédoises, afin d’élaborer un nouveau cadre juridique conduisant à un changement de la perception des Roms et à la reconnaissance de leurs droits en tant que citoyens à part entière dans la société dans laquelle ils vivent.

« Je ne sais pas comment les gens vont réagir à mon livre, mais je sais que c’est le début d’une longue lutte », a déclaré Katarina Taikon en 1963 lors de la publication de son premier livre, The Roma Woman. La publication de ce livre place Katarina Taikon sous les feux de la rampe, devenant rapidement une personnalité de premier plan. Elle est la voix la plus forte à défendre l’égalité des droits pour les Roms en Suède, à reconnaître l’histoire des Roms, notamment des siècles de marginalisation, et à reconnaître les Roms comme victimes de l’Holocauste. Les problèmes les plus urgents des Roms étaient le logement et l’éducation, car la plupart des Roms étaient exclus, n’ayant pas accès aux services publics suédois. Katarina Taikon publie de nombreux articles, organise de grandes réunions et des protestations à Stockholm, avec de nombreux participants. La force de ses protestations et le soutien d’un nombre croissant de personnes ont amené les autorités à envisager des politiques publiques pour les Roms. Katarina Taikon, comparée par la presse à Martin Luther King, a ainsi tiré la reconnaissance des Roms dans l’histoire de la Suède pour la première fois, mais le plus important reste la voie qu’elle a ouverte aux nouvelles générations : la lutte pour la dignité.

La vie et le travail de Katarina Taikon ont fait l’objet du documentaire « Katarina Taikon », sorti en 2015, réalisé par Gellert Tamas et Lawen Mohtadi, basé sur le volume autobiographique « Le jour où je serai libre », écrit par Lawen Mohtadi (Natur & Kultur, 2012). Le film dresse le portrait de la militante et écrivaine Katarina Taikon, la femme rom qui a marqué l’histoire de la Suède, en étant la plus importante dirigeante du mouvement pour les droits civils des Roms et au-delà, en contribuant à la construction du modèle suédois de protection sociale, en plein essor dans ces années-là.

Katarina Taikon était mariée au photographe Björn Langhammer. À l’âge de 50 ans, l’écrivain est victime d’une attaque cérébrale. En décembre 1995, après plus de 13 ans de coma, Katarina Taikon est décédée. Son nom a été transmis par ses trois enfants. Katarina Taikon reste dans la conscience des Roms comme celle qui a ouvert une nouvelle page d’histoire pour les Roms, marquée par la lutte pour l’égalité des chances et contre la discrimination raciale.

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